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L’histoire de Ceyrat

Le nom de Ceyrat, (Seirac au XIème siêcle) vient sans doute du patronyme gallo-romain Serjus, plus suffixe acum.

La commune se compose de deux agglomérations: Ceyrat et, un peu au Nord, Boisséjour, situées au flanc de la grande faille de la Limagne. Boisséjour est dominé par le récent volcan de Gravenoire d’où descend une coulée basaltique qui s’étend vers Beaumont et Clermont. A l’Est de Ceyrat se dresse, isolé, un piton volcanique, Montrognon.

Les seigneurs

Au XIIème siècle, Ceyrat et Montrognon étaient possession du Dauphin et étaient liés à la seigneurie de Chamalières (depuis le partage de l’Auvergne entre les deux branches de la famille comtale vers 1167), situation qui dura jusqu’en 1789. En 1426, Jeanne Dauphine épousa Louis 1er de Bourbon, comte de Montpensier et lui apporta Ceyrat et Chamalières. En 1523, Charles de Bourbon, le célèbre connétable, en révolte contre François 1er, vit ses biens confisqués, Ceyrat suivit leur sort: laissé quelques temps à Louise de Savoie, mère de François 1er, puis à Catherine de Médicis, à sa fille la reine Margot, enfin donné par celle-ci à Louis XIII en 1610. En 1642, le duc de Bouillon, seigneur de Sedan, qui avait intrigué contre Richelieu, fut dépossédé de ses biens, en 1651 Mazarin, en échange, lui fit donner la seigneurie de Chamalières avec toutes ses dépendances. Les Bouillon la conserveront jusqu’en 1789 mais n’y résidèrent jamais; ils en laissèrent l’administration et la justice à un bailli qui, la plupart du temps, résida à Clermont. Les habitants bénéficiaient de certains privilèges qui avaient été garantis par Jean Dauphin en 1349. Depuis le XIIIème siècle le curé de la paroisse était, selon une confirmation de l’évêque de Clermont, nommé par l’abbé du monastère des Carmes de Chantoin, à Clermont. Ceyrat ne semble pas avoir souffert de la guerre de Cent Ans. Au XVIème siècle le pays ne devait pas être très sûr car François 1er en 1540 permit aux habitants de se clore de murailles, tours et fossés; de ces fortifications il ne reste absolument rien de nos jours. Au XVIIIème siècle, Ceyrat, d’après les registres fiscaux, était considéré comme une « assez bonne paroisse produisant vin et grains », du côté judiciaire les habitants étaient assez remuants et enclins aux bagarres, le bailli devait souvent intervenir.

La Révolution

Dans le cahier de doléances de 1789, long et fort bien écrit, on commence par exprimer un profond attachement envers le roi, puis on se plaint, comme partout, des impôts excessifs des frais des procès, des abus de la dîme (« obligation odieuse ») véritable manifestation anticléricale); puis on demande des Etats-généraux réguliers avec le doublement du nombre des députés du Tiers, des Etats provinciaux, un système municipal, la fin des fermiers généraux, de la milice, des douanes intérieures et la création d’un tribunal souverain dans la province. Les nombreuses signatures sont malhabiles, ce qui prouve que la rédaction du cahier n’est pas l’oeuvre des paysans du crû, mais de quelques bourgeois possédant des propriétés à Ceyrat. Sous la Révolution, il y eut quelques agitations; on accepta mal la venue d’un prêtre constitutionnel, le calendrier républicain ne fut pas respecté ce qui provoqua des interventions des habitants de Beaumont, bons jacobins. En 1793-1794 on mit peu d’empressement à répondre au recrutement de l’armée, un déserteur fut un jour arraché aux gendarmes par une véritable émeute à laquelle participaient plus de 200 personnes. En nivôse an VI l’arbre de la liberté fut coupé, « le parti fanatique est dominant » dit un rapport de police et « le parti républicain très petit ».

Ceyrat au XIXème siècle

Le siècle fut très calme vers 1840 la construction de la route de Clermont à Rochefort n’eut guère d’influence. Une agriculture essentiellement orientée vers l’élevage des vaches laitières resta l’activité dominante. Le lait était descendu chaque jour à Clermont par les femmes, très souvent atteintes de goitre, dans des bidons qu’elles portaient sur leur tête, cela tout en tricotant. La laitière de Ceyrat était un personnage pittoresque de la vie clermontoise. Tout devait changer lorsqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale le tram de Clermont à Beaumont fut prolongé jusqu’à Ceyrat. Le village devint aussitôt un centre d’attrait pour les promeneurs clermontois du dimanche et connut un important développement. Boisséjour, à l’écart du tram, resta plus somnolent. Aujourd’hui. Ceyrat fait partie de la banlieue clermontoise: l’agriculture a disparu c’est une véritable ville bien équipée, formée uniquement de maisons individuelles habitées par des ouvriers mais surtout par des cadres travaillant à Clermont. D’autre part. avec son grand camping et ses hôtels, c’est une étape touristique active.

Le blason

Le blason de Ceyrat

En 1942 les armoiries suivantes ont été représentées sur le fanion de la section de la Légion des combattants écartelé, au un d’argent chargé d’un “ bousset” de sable, au deux d’azur à la croix d’or, au trois d’azur au dauphin pâmé d’or, crêté, oreillé et barbé de gueules, au quatre d’argent à l’ours de sable, c’est-à-dire au un “tonnelet ”, emblème des anciens vignerons du lieu ; au deux blason de la famille de Varvasse anciennement seigneurs du lieu ; au trois blason brisé des dauphins d’Auvergne, qui ont été seigneurs de Montrognon, ancien château à la limite des territoires des communes de Ceyrat et de Romagnat; au quatre symbole de la rivière d’Artière (gaulois artos “ours”), qui traverse la commune. Il est rappelé que les armoiries des dauphins d’Auvergne étaient d’or au dauphin pâmé d’azur, crêté, oreillé et barbé de gueules. Cet animal héraldique n’a plus aucune ressemblance avec le cétacé dont il a conservé le nom. A l’origine, c’était bien un dauphin que Dauphin d’Auvergne, l’inventeur de l’emblème (après 1167-1235), avait fait graver sur son contre-sceau.
(Source : Auvergne Littéraire)